Vie locale

Publié le vendredi 6 août 2021

5 août 1944 : les maquisards FFI attaquent les Allemands à Creis-Obet

Dans la nuit du 5 au 6 août 1944, un groupe de résistants provoque une embuscade sur la route de Quimperlé, provoquant la fureur des soldats allemands qui tentaient de rallier Lorient.

Le départ des troupes allemandes ne s’est pas déroulé sans quelques combats, notamment l’embuscade de Creis-Obet du 5 août 1944, que nous raconte Antonin Flécher, président de la section locale de l’Union Bretonne des Combattants (UBC), qui a recueilli de nombreux témoignages d’acteurs de cette époque.
La Résistance : Depuis plusieurs mois, les actions de la Résistance gênent considérablement les Allemands et apportent un soutien aux Alliés qui sont en Normandie, depuis le débarquement du mois de juin 1944. Les forces d’occupation sont harcelées, leurs communications téléphoniques fréquemment coupées et le déplacement de leurs troupes est rendu compliqué par les multiples sabotages commis par les résistants, comme celui du trou de la Belle-Mère à Bannalec, en avril 1944. Sur notre territoire, la Résistance est constituée de groupes de FFI et FTP de Scaër et de La Roche à Saint-Jacques qui organisent sabotages et embuscades pour empêcher les troupes de l’Axe de se replier vers le Morbihan.
Embuscade : Gaby Stéphan rapporte : « Le groupe de résistants FFI de Scaër, avait érigé un merlon de pierres en travers de la RN 165 à quatre cents mètres du carrefour de Creis-Obet, afin de stopper le convoi allemand (19 camions) qui faisait route vers Lorient. Ce même groupe composé de 10 hommes, déclencha les premiers tirs sur les véhicules de tête du convoi, c’est l’effet de surprise à la sortie d’une courbe à Loge-Pont-Nabat. Puis tous les hommes se retirèrent aussitôt, longeant les talus bien abrités des tirs ennemis, car les mitrailleuses lourdes allemandes ripostèrent violemment, appuyés par des mortiers. Après avoir ouvert un passage dans ce merlon, le convoi avance à faible vitesse, un deuxième groupe de résistants posté plus loin se met en action et tire des rafales puis se retire très vite, toujours abrité en longeant les talus ». Une tactique payante.
Maurice Clairon, autre témoin, raconte la suite : « des flammes jaillissent d’un véhicule, puis un deuxième perd le contrôle de sa route et va heurter la maison Maléfant, ce camion transportant les munitions explose : les maisons Maléfant et Allain sont la proie des flammes (certains camions transportaient des explosifs et des munitions provenant du dépôt de Kerlagadic). Il est environ minuit, nombreux soldats allemands sont descendus de leurs véhicules et ont pris position pour protéger leur convoi, ils tirent au jugé sur un ennemi devenu invisible puisque les maquisards de Scaër se sont très vite retirés vers leur point de ralliement ».
Au total, ce sont six barrages qui ont été érigés sur la RN 165, de Moulin-Nabat à Creis-Obet : furieux, les Allemands reviennent le lendemain avec une formation de SS de la garnison de Quimperlé et effectuent des patrouilles dans la campagne à la recherche de maquisards. Des Bannalécois innocents seront assassinés lors de cet épisode.
Le lundi 7 août, les Allemands quittèrent définitivement la commune. À 6 h 30, le dépôt de munitions de Kerlagadic explose en plusieurs étapes, sans victime dans la population, mais avec de gros dégâts matériels. À leur passage à Creis-Obet, les Allemands incendièrent une maison et se livrèrent à des pillages dans les maisons visitées.

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