Les troupes allemandes entrent à Bannalec le 21 juin 1940. Une garnison d’environ 120 hommes s’installe chez l’habitant et occupe les écoles. Avec leurs moyens, des hommes et des femmes de toutes conditions s’organisent peu à peu pour résister à l’occupant nazi. Peu armés, certains préparent des actions d’éclat (sabotage de voie ferrée, attaque de train de munitions en 1943), tandis que d’autres oeuvrent dans l’ombre (réalisation de faux papiers, passage de messages entre groupes de maquisards).

Bombardements

Été 1944. Les Allemands sont en recul sur la plupart des fronts et les maquisards bretons, bien structurés, récupèrent des armes et des munitions que leur parachutent les Alliés depuis la Grande-Bretagne. Début août, le général Fahrmbacher, commandant supérieur de la région Bretagne basé à Pontivy, donne l’ordre aux troupes allemandes de se replier sur Brest, Lorient et Saint-Nazaire. C’est ainsi que des convois de soldats passent par Bannalec en direction de la « poche » de Lorient. Des bombardements ont lieu à Rozhuel. Des maquisards, sous les ordres d’Henri Péron, mettent en place des barrages auprès du quartier de La-Véronique pour ralentir la fuite des Allemands, qui essuient des revers à Quimper, à Rosporden et tout au long de leur retraite vers Lorient.

Jours décisifs

Le dimanche 6 août, une vingtaine de FFI (Forces françaises de l’intérieur), sous les ordres des lieutenants Guy Pérez et Roger Favennec, déboulonnent un rail pour perturber le voyage d’un train rempli de plus de deux cents soldats allemands qui se rendent vers Lorient. Mais les Allemands sont méfiants. Ils viennent de subir une attaque à Rosporden et ils ont placé deux colonnes de soldats le long du trajet. Cela va leur permettre de traverser Bannalec sans subir de nouvelles attaques.

Le lundi 7 août, après l’explosion du dépôt de munitions du bois de Kerlagadic, à 6 h 30 du matin, et alors que la population pense que les Allemands ont disparu de la région, une draisine puissamment équipée de mitrailleuses est signalée à la gare. Venant de Quimperlé, sept soldats allemands armés de pistolets mitrailleurs lâchent quelques rafales pour intimider la population. Les maquisards basés à La-Roche, du côté de Saint-Jacques, sont rapidement mis au courant de la présence allemande.

Libération

Le Capitaine Louis Lavat, enseignant du cours complémentaire de Bannalec, assure le commandement militaire du secteur et organise rapidement une section d’une douzaine de volontaires sous les ordres de Pérez et Favennec. Comme de véritables commandos, les maquisards encerclent discrètement la gare, puis à distance de tir, ils ouvrent le feu sur les soldats ennemis. Le bilan du côté allemand est le suivant : un mort et 4 blessés, conduits ensuite à l’hôpital FFI de Scaër, et deux prisonniers remis plus tard aux Américains. Pas de blessures chez les résistants, qui s’organisent pour sécuriser les accès de la commune. Vers 16 h, une nouvelle draisine sera signalée au passage à niveau de Kerboutet, mais les Allemands préférèrent repartir vers Quimperlé, non sans tirer quelques salves de munitions. Bannalec est enfin libérée de la présence allemande. Mais une partie des courageux résistants bannalécois se rend ensuite dans le Morbihan pour combattre les 26 000 Soldats allemands qui se sont retranchés sur Lorient. Lorient, première base de sous-marins allemands sur l’Atlantique, sera une des dernières villes libérées après un siège qui durera jusqu’au 10 mai 1945, soit dix mois après Bannalec !

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